samedi 22 septembre 2007

San Clemente



Mercerdi 12 Septembre

Apres Otavalo, nous avons rejoint la comunidad (commune ou communaute on sait pas trop) de San Clemente. C'est un village au pied de l'Imbabura dont quelques familles, 9 sur une centaine, ont decide d'amenager puis d'ouvrir leur maison aux touristes. Voila comment nous avons partage la vie de la famille de Laura, son mari et ses trois fils pendant cinq jours.

Apres avoir presente notre projet dans la salle de classe du village devant les responsables de la section ecotourisme de la comunidad, nous avons partage succintement le travail des champs (la recolte du trigo et le semage de maïs) puis anime une petite demi-heure avec une dizaine d'enfants et une maman interprete qui retraduisait notre espagnol. Les champs et les enfants, notre specialite quoi!

A l'initiative du projet de San Clemente, se trouve la belle idee du developpement durable. En fait une partie de la somme payee par les touristes, $35/personne et par jour pour les plus riches, $22 pour ceux qui reviennent et $15 pour les etudiants et les volontaires (ça c'est nous) revient a la famille qui prend en charge le touriste en question, puis le reste va dans la caisse de la communaute pour financer un projet annuel. Ces quelques dernieres annees ça concernaitsurtout l'ecole, cette annee il s'agit de venir en aide aux personnes agees les plus demunies.

Voila, on en a profite pour faire l'ascension de l'Imbabura (pas termine a cause du vent et des nuages) et recolte plein d'histoires. D'ailleures, en v'la deux:


La Lagune de Cubilche (d'apres Giovani et Juan)
Il y a longtemps, tres longtemps, bien avant qu'Ibarra soit une ville si grande, dans cette region de volcans et de lacs sur laquelle regne l'Imbabura, vint un jour se promener un geant.
Un geant indigene en sandales et poncho qui, par dessus tout , aimait comparer sa hauteur a la profondeur des eaux.
Il se rendit d'abord au plus celebre d'entre eux, le Yawarcocha, le lac de sang. Mais quand il rentra dans l'eau et jusqu'au milieu encore, il fut bien deçu de voir que même son talon n'etait pas mouille.
Il marcha ensuite jusqu'au lac de San pablo, de loin le plus populaire. Cette fois force lui fut de constater que ce dernier etait moins decevant car l'eau au moins lui atteignait la mi-mollet.
Il ecuma ainsi, un a un les lacs de Mojanda, de Piñan, de Purohanta et de San Marco sans en trouver un seul qui puisse se mesurer a lui. Arriva le moment ou il ne resta sur sa liste que le lac Cunrro. Alors il se mit en route. Quand il vit cette toute petitre flaque de rien du tout, il se mit presque a rire mais au moment ou il posa son pied dans l'eau, l'immense profondeur du lac Cunrro l'aspira presque en entier. Content d'être vivant il en sortit bien vite et fatigue des lacs il decida de grimper l'Imbabura pour se faire secher au vent.
Tout le long de sa marche son poncho detrempe qui goutait, creait de larges flaques qui aujourd'hui reapparaissent encore a chaques saison des pluies dans la commune de Cocha*. Puis arrive au sommet d'un petit mont qu'on appelle Cubilche, il se rendit compte qu'un coin de son poncho etait encore mouille. Il l'essora, puis s'en alla. Et c'est ainsi que sans qu'il ne s'en apperçoive il donna naissance a la laguna de Cubilche.
* Cocha signifie lac en kichwa.
Le Chuzalongo (d'apres Raul)
Les versants de l'Imbabura sont le lieu de vie de toutes sortesde choses. On y trouve des loups qui quand il sont affames descendent jusqu'aux villages. On y trouve des murtiños del lobo dont les petits fruits noirs font perdre la tête a qui les picore. Et surtout on y trouve le chuzalongo, un tout petit homme a la force surprenante compte tenu de sa taille, mais plus connu encore pour la honteuse demesure de la longueur de sa bitte.
Les versants de l'Imbabura sont pourtant un lieu ou il se passe des choses tout a fait banales. Un jour une jeune fille monta de San Clementepour y faire paître ses brebis. Seulement elle monta plus haut qu'a son habitude et la montee l'ayant epuisee, elle s'endormit paisiblement.
C'est a ce moment la que le Chuzalongo se fit voir. Il pointa d'abord son nez de derriere un rocher et scruta la jeune fille de loin pendant un moment. Son sexe eut vite fait de faire une apparition remarquable dans le paysage verdoyant et vallone que dessine l'Imbabura a la saison des pâturages.
Les versants de l'Imbabura sont un lieu ou il se passe de tristes choses car d'aussi loin qu'il fut, grâce aux atouts physiques de sa personne sus-cites, il reussit a la violer.
La jeune fille se reveilla, souillee, meurtrie et honteuse. Son affaire faite, le Chuzalongo se coucha sur le dos et s'endormit du sommeil du juste laissant vaquer sa virilite.
La jeune fille descendit en courant au village pour raconter sa mesaventure a son pere. Quand elle eut finit son histoire, le pere attrapa la plus grosse hache qu'il put trouver et ordonna a sa fille de le suivre. Ils monterent par les chemins qui serpentent entre les champs de papas et de chochos, gravirent plus vite que jamais l'abrupte sentier qui attaque veritablement l'ascension du volcan et c'est la, au detour d'un col qu'ils virent trainer le bout de la queue du Chuzalongo.
Sans autre forme de proces, le pere de la jeune fille deshonoree abattit sa hache une premiere, puis une seconde fois un peu plus loin, et ainsi de suite jusqu'a ce qu'il ait mis en pieces la virilite legendaire du vil Chuzalongo.
Seulement, les versants de l'Imbabura sont un lieu ou la morale de l'histoire n'est jamais vraiment ou on l'attend. La fille et son pere rentrerent chez eux avec la certitude d'être venges, quant au Chuzalongo, plutôt amuse de la tournure qu'avait pris les evenements il recolla un a un les morceaux de son membre imposant d'un simple crachat a l'endroit sectionne. Puis de nouveau pourvu, il disparut de la vue.

2 commentaires:

le petit p�re a dit…

ça fait quelque temps que cette histoire de "chuzalongo" me turlupine!! aussi je me suis demandé si le "marsupilami" de "spirou" n'est pas un descandant du "chuzalongo"; la seule différence est que la queue du marsupilami est, elle, au bon endroit!!
je vous embrasse les filles
le petit père

les barges a dit…

Ce sont des histoires des plus étonnantes. vous m'expliquerez comment vous allez arrivez à remodeler la deuxième version -de 18Ans...
Lizon