mardi 27 novembre 2007

Hasta Junin Part1





Ça y est on a décollé de Huaraz a bord d'un bus de la compagnie El Rapido en direction de Chiquían. De là, trajet en camionnette et de nuit por favor, après avoir attendu que l'electricité revienne pour faire marcher la pompe à essence et ainsi pouvoir faire le plein, trajet donc jusqu'á Llamac.

Chiquían c'est la ville d'oú, historiquement démarrait le long treck dans la cordillière Huayhuash (dont on a pas hésité à me dire qu'il s'agissait du deuxième plus beau trekking du MONDE, pour donner un ordre d'idée).

Llamac c'est le village d'oú part, ou arrive selon les points de vue, de nos jours le long treck dans la cordillière Huayhuash (dont on a pas hésité à me dire qu'il s'agissait du deuxième plus beau trekking du MONDE, pour donner un ordre d'idée).

Une route carrossable, mais pour initiés quand meme, a été construite entre ces deux points du monde. Elle est carrossable puisque des vehicules motorisés y passent les jours ouvrables, mais elle l'est pour initiés car il s'agit d'une voie quasi unique qui lacette sur les flancs d'une vallée abrupte dont la roche se décroche, s'effrite et jonche voire obstrue. D'ailleurs les accidents y sont fréquents, pas plus tot qu'il y a 10 jours nous a t on rapporté.

Cette route est par ailleurs un point de polémique. En effet, jusqu'à ce qu'elle soit construite les treckeros, turistas ou autres gringos étaient plus ou moins obligés de faire étape à Llamac avant d'attaquer l'ascension qui mène au col de llamacpampa (1). Aujourd'hui les agences de Huaraz, principalement, les font monter en bus et attaquer le treck dans la meme journee privant le village de Llamac des retombées économiques auxquelles il a plus droit, nous semble t il, que les chefs d'agences toutristiques huaraziennes : le commerce de denrés alimentaires a subi une baisse significative, les hotels restaurants travaillent moins mais surtout, les arieros (muletiers) et les guides freelance ne se voient rétribuer plus que 30% de ce qu'ils touchaient dans le temps.

Donc si d'aventure vous compter faire le treck de la cordilliere Huayhuash nous vous saurions gré de penser a tout ça avant de signer avec un gros méchant agenceur.

__________________________________________________________________
(1) cf supra.

vendredi 23 novembre 2007

............... suspension ........ provisoire.. .............




Emilie, dans le role de l'aide a domicile,
et
Doris, dans le role de la gringa malade,
vous informe
que le projet On dit andin
est suspendu jusqu'a nouvel ordre
pour cause de fievre thyphoide.
La fièvre typhoïde est une scepticémie à point de départ intestinal avec migration secondaire vers la circulation sanguine par le biais du réseau lymphatique. C'est une pathologie de transmission oro-fécale dont le réservoir est constitué par des sujets malades ou des porteurs sains chroniques.
Nous vous tiendrons informe de la reprise normale du projet.
Nous travaillons pour l'heure au bon retablissement de ses protagonistes.

lundi 19 novembre 2007

El Santa Cruz





Le trek de Santa Cruz est l'un des chemins de randonnee les plus connu et couru de la Cordilliere Blanche.

Pourquoi?

Parce que c'est une rando plutot facile, avec quand meme un col a 4750m, dans un massif incroyable qui abrite plein de sommets a plus de 6000m et qu'en plus, on peut aisement se faciliter la tache en prenant les services d'un arriero pour porter nos affaires. En plus, en novembre, ce n'est plus la saison des touristes donc, on echappera aux stands de boissons ou souvenirs installes le long du chemin pendant la saison aux oeufs d'or.

Nous voila donc parties.

1 jour . Conay a la laguna Jutuncocha ou lagune Grande 3900 m

Ambrosio c'est notre arriero et son cheval porte nos affaires.
Apres avoir passe la porte Wichacpunko, porte qui siffle quand les fils se rebellent ou frappent leur mere, on remonte la Quebradea Santa Cruz, passe la laguna Ichicocha, la laguna Jutuncocha, et on arrive au campo.

2 jour . Laguna Jutuncocha a la prairie de Tayapampa 4100m

Apres une nuit pas terrible, terrible, je me reveille, encore plus mal en point qu'apres une nuit blanche. Heureusement l'etape d'aujourd'hui est courte. On devait faire un tour au camp de base de l'Alpamayo, mais ce dernier a la tete dans les nuages. Alors on arrive au campo a midi. Je me couche, avec des doliprane. Emilie reste avec Ambrosio, qui ne sait pas que penser de cette malade qui n'a pas le mal des montagnes mais qui est bien mal en point.

3 jour . Prairie de Tayapampa au dernier campo

A force de petites siestes de 10 minutes, et avec la patience d'Emilie, on a fini par arriver au col Punta Union, Le Rinrijirca et le Taulliraju, de leurs glaciers immacules, ont certainement veille sur nous. La descente est un calvaire. Mal de partout. Fievre. Sommeil. Le campo parait innateignable...

4 jour . dernier campo a Vaqueria, hameau ou passe le colectivo puis retour a Huaraz...

Bon, il est certain qu'il s'agit la de la version d'une personne ayant la fievre thyphoide pendant le trek, donc forcement un peu centree sur elle, certainement qu'une autre version, celle d'Emilie, serait plus ouverte vers l'environement exterieur... quoique, peut etre tournee vers l'angoisse que mes fievres, dans ces contrees perdues, lui ont proccurees.

Avant le trecking de Santa Cruz : Conay




Avant de partir affronter la nature : les montees, la lluvia et les poussees de fievre nous avons passe une nuit dans la famille de Victor Sáenz Hueza le guide que l'agence nous avait colle d'office sans qu'on comprenne bien pourquoi. L'explication nous est arrivee a l'arrivee, cet homme fait le lien entre Huaraz ou les treckeros arrivent et sa famille qui fournit les arrieros, les ânes et même le logis a ceux qui ne sentent pas de partir, apres trois heures de voiture, marcher cinq heures dont deux de montee raide d'apres les topos.

Victor est a la tete d'une agence de tourisme dans laquelle il officie comme guide a travers le Perou et ses parents ont ammenage leur maison pour accueillir au moins six personnes en dortoir. Les toilettes sont encore en cours d'installation. Et sa mere est la meilleure cuisiniere peruvienne que nous ayons rencontre jusque la. Voila si vous desireriez vous rendre a Conay dans les prochains jours vous sauriez ou aller.

Mais ce n'est pas tout.

Apres leur avoir explique pourquoi on etait la, ils nous ont raconte pleins d'histoires. La mere de Victor nous a assure qu'elle n'en connaissait pas une seule, mais son pere s'est prete au jeu et nous en a même raconte une en quechua (en ayant tout le long tres peur de se tromper, il me regardait comme si j'avais pu le reprendre a chaque phrase et son fils lui faisait des signes pour qu'il n'oublie rien.)

Nous nous contenterons tous ici de la version française de l'histoire du sonso(1) :

Le Sonso, qui comme d'habitude ne savait trop que faire, traine un jour son grand corps inutile chez sa mere. Celle-ci ne sachant trop que faire non plus de lui, l'envoie chercher du bois a la quebrada avec quatre ânec bâtes a cette intention. Arrivé au bord de la rivière qui avait creusé la quebrada il apperçoit un poisson hors de l'eau. Il s'approche et là, le poisson se met à parler et lui promet de lui offrir un tout ce qu'il desire s'il accepte de le remette a l'eau.
Le sonso attrape le poisson comme il peut et le lâche plutôt que le jette à l'eau. Mais même aussi maladroitement cela semble avoir convenu au poisson qui ressort presqu'aussitôt pour cracher dans la main de notre tontito un anneau d'or qui, dit le poisson, lui offrira ce qu'il desire a condition qu'il le lui demande.

Un peu abasourdi par cette aventure, notre sonso passe quelques minutes à se demander de quoi il a besoin et l'issue de sa réflexion il lui apparait d'évidence que ce qu'il aimerait bien, c'est ... manger. Il demande aussitôt à sa bague de lui donner du pain et du sucre, et en un instant il se retrouve avec plus de pain et de sucre qu'il n'en a jamais vu de toute sa vie. Une fois son goûter terminé, après qu'il se soit léché chacun des doigts bien consciencieusement il se rend compte que la nuit est prêt de tomber et qu'il n'a pas une seule charge de bois a remonter. Pas si bête, il demande à sa bague de faire apparaître cinq charges de bois. Il fixe une charge sur chacun de ses bourriquots mais force lui est de constater qu'il reste une charge à sa charge.

Il passe quelques secondes à se demander comment il va faire et a l'issue de sa réflexion la réponse lui apparait d'évidence. Il demande aussitôt à la bague de donner vie à la charge de bois afin qu'elle le remonte. Ainsi monté sur un fagot d'eucalyptus, il remonte les pentes abruptes de la quebrada, puis traverse la ville. Au cours de cette traversee il entend le rire d'une fille qui semble venir de la tour du chateau, elle rit
en le pointant du doigt et tellement fort qu'elle ne se rend pas même compte qu'il l'a remarqué. Il n'a pas besoin d'une seule seconde de réflexion pour s'appercevoir que c'est la plus jolie fille qu'il ait vue de toute sa vie.

Il demande aussitôt à la bague de se marier avec elle et de lui donner un fils. La jeune fille, qui s'avere être la princesse du royaume tombe enceinte et au bout de neuf mois donne naissance à un fils. Le roi son père qui avait pourtant l'impression d'avoir pris toutes les précautions pour que cela ne se produise pas décide d'organiser un banquet réunnissant tous les hommes du royaume afin que le fils bâtard reconnaisse son père.

Le Tontito fait honneur à l'invitation de son roi et à peine est il dans la salle que son fils fend la foule des courtisans en se rendant droit à lui. Le roi qui ne peut souffrir que le père de son héritier soit un idiot notoire, les chasse tous trois du royaume. Ils traversent la ville, puis arrivent dans un désert, au bout de quelques heures à marcher sous l'écrasante chaleur et juste avant que la lluvia ne les prennent au dépourvu il demande à la bague de lui construire une ville. La ville se dresse dans l'instant qui suit et c'est ainsi que de sonso il devint roi.

__________________________________________________________________
(1) se traduisant a peu pres par tontito en castillan, de tonto=idiot + suffixe de diminution -ito, tontito que nous traduirons pour la comprehension de chacun par debilou mais que, afin de preserver l'exotisme de l'histoire nous n'utiliserons pas. N.d.trad.)

samedi 17 novembre 2007

Huaraz



Huaraz est une ville a peu pres aussi hortogonale que toutes les villes d'Equateur et du Perou que nous avons foulees depuis le 3 septembre. C'est une ville avec sa Plaza de armas qui en ce moment est en restructuration. Une ville dans laquelle poussent en une journee, au coin des rues, des tas de pierrailles entourees de cordons jaunes fluos qui indiquent que les grands travaux sont commences. Enfin c'est surtout une ville entouree de montagnes, d'un cote enneigees, de l'autre non et qui disparaissent et reapparaissent au gre de l'arrivee des nuages.

Huaraz est une ville qui sent la lessive quand on sort de la pension de la familia Meza parce qu'il y a une laverie au bout de la rue. Et dans cette laverie il y a un lavandier qui nous connait et qui nous dit bonjour a chaque fois que l'on passe devant ses fenetres. C'est une ville qui sent l'ail et la viande rotie quand c'est l'heure de preparer les repas au Cafe Andino et qu'on boit un cafe sur la terrasse de l'hotel. Une ville qui sent la pisse quand on traverse le pont au bout de l'avenue Luzuriaga pour se rendre a la clinica San Pablo pour voir le docteur Leon Chahua.

Huaraz est une ville on on apprend aux perroquets a dire hola et a siffler les filles, une ville dans laquelle il est etrange de s'appercevoir que ca marche. C'est une ville ou on entend la pluie, ou on entend encore et toujours quand on longe l'avenue prinipale sous les arcades Kaliente , l'Orchesta Papilon bref tous les groupes de la selva et tous les tubes qu'on a appris a apprecier de Pantoja a Chachapoyas. Une ville ou les feux d'artifice (ou alors les bisons 4 voire les mamouths) n'attendent pas la nuit pour eclater.

C'est aussi la ville des voyages de classe des limaños, une ville ou la pluie arrive toujours dans l'apres-midi, la ville ou on attend de guerir, la ville ou on compare nos symptomes avec tous les touristes malades, la ville d'ou l'on va partir vers le trecking de Santa Cruz et son col a 4750 m(etros)s(obre el )n(ivel del )m(ar), la ville dans laquelle on va revenir pour acheter, entre autre, un thermometre en degre celsius et ... farheneit, la ville dans laquelle on apprend qu'il existe un truc qui fait peur comme la "salmonelle typhoidoique" mais aussi que Doris n'a pas la malaria ce qui est sans conteste un truc qui rassure.

C'est aussi la capitale de la region Ancash dans les rues de laquelle sont venus defiles les grevistes les 8 et 9 novembre pour reclamer d'apres nos sources que le gouvernement pense a eux plus qu'il ne l'est fait.

Voila quoi Huaraz c'est La place to be et ca tombe bien parce qu'on y est encore pour quelques temps

mercredi 7 novembre 2007

Chachapoyas


Apres notre sejour dans la Selva, ou le silence est un mot qui n'existe plus a partir du moment ou l'electricite alimente postes et transistors reveillant par la meme les conducteurs de motocarro qui quadrillent inlassablement la ville, la premiere chose qui frappe quand on arrive a Chachapoyas, c'est le calme.

Perchee a 2335m, dans une region de foret d'altitude, Chachapoyas est la capitale du département d'Amazonas, entre l'Amazonie et la cote nord du Perou. C'est dans ce recoin du monde, cache par les montagnes et les nuages que se developpa une civilisation pre-incas: les Chachapoyas, peuple des nuages.

Dans cette region secrete et fermee, ou habitant, climat et relief semblent etre lies de secrets, on commence à découvrir toute l'ampleur de la civilisation Chachapoyas... et du potentiel touristique qu'elle offre.

Sauf que rien n'est vraiment au point. La route n'est pas finie ce qui rend tout deplacement apres 6 heures du matin impossible, et les deplacements avant plus que chaotiques. Si hotels et restaurants sont la, il n'est pas sur que vous les trouviez derriere les epaisses portes de bois fermees, ou qu'ils soient ouverts. Il est normal de rentrer dans un commerce et d'y trouver le vendeur endormi, ce ne sera que si vraiment vous le reveillez, apres avoir d'abord gromelle qu'il s'interressera, un peu, a vous. Le gardien du petit musee ou se trouve les momies vous allumera sans probleme la lumiere mais si vous vous aventurez a lui poser une question, il vous dirigera, imperturbable, vers la frise chronologique qui marque la periode chachapoyas et la periode incas...

Et personne ne sait vraiment qui sont ces Chachapoyas... un peu comme nous, on se demande pourquoi on est la, leves depuis 3h30, entasses a quatre sur la banquette arriere d'une voiture dont les amortisseurs n'existent plus depuis longtemps, a etre secoues dans tous les sens, bassin contre bassin, sur une route de terre defoncee par la pluie, sixieme heure de trajet de la journee pour parcourir 30 km... etrange region...

mardi 6 novembre 2007

24 octobre 2007


Tarapoto

On sort de l'Eduardo III et des transports fluviaux apres trois bonnes semaines. On range les hamacs, on ne se lavera plus les dents a l'eau marron du fleuve... on ne jouera plus a la coinche non plus car on laisse Marion dans cette petite ville bruyante ou son Sam doit la rejoindre (suite et fin du drame passionel pour ce qui nous concerne, on attend les nouvelles avec la meme impatience que vous les gars).

La dame chez qui on a fait laver notre linge, Dany, nous paye a boire et nous raconte des histoires de la selva. On est parti trop vite pour les avoir toutes mais on a toujours eu celle-ci:

C'est l'histoire d'un couple d'un quarantaine d'annees qui n'arrive pas a faire un enfant. Ils vont voir des curadors, ils prennent des infusions de toute sorte mais rien n'y fait. Pourtant un jour alors que ni l'un ni l'autre n'y croyait plus madame se retrouve enceinte. Enfin ils ne sont pas au bout de leur peine car elle accouche d'un bebe qui a une tete humaine mais un corps de crocodile.
Ils elevent l'enfant et quand ce dernier atteind sa dix-huitieme annee il annonce a sa mere qu'il voudrait se marier.
Cette famille est tres riche. Alors ils placardent dans tout Tarapoto des annonces offrant 1000 soles a la jeune fille qui epousera leur fils. Tres vite une jeune fille se propose, on les marie a l'alcalde puis a l'eglise et quand arrive la nuit de noce comme il est d'usage on enferme les jeunes maries dans leur nouvelle chambre. Le lendemain personne ne sort, le jour d'apres non plus. La mere du jeune homme s'inquiete et se decide a ouvrir la porte. Elle trouve son fils paisiblement endormi les deux pattes posees sur un ventre enorme, mais aucune trace de la jeune epouse. Elle le secoue pour le reveiller, le questionne mais c'est d'une voix noyee de larmes qu'il lui repond qu'il l'a devoree.
Sa mere le console et une annee se passe avant que l'envie de se marier ne retraverse l'esprit du jeune homme et qu'il annonce de nouveau a sa mere qu'il se marierait bien.
Toute la vile est au courant de ce qui est arrive a la premiere jeune fille. Alors ils placardent dans tout Tarapoto des annonces offrant 10,000 soles a la jeune fille qui epousera leur fils. Une jeune fille se propose, on les marie comme on maria les premiers, puis vient la nuit de noces, puis le lendemain et le surlendemain. La mere ouvre la porte, et trouve son fils le ventre rebondi. Elle le reveille puis le console et une annee plus tard son fils lui annonce encore une fois qu'il aimerait bien se marier.
Cette fois les annonces offrent 100,000 soles a la jeune fille qui acceptera d'epouser leur fils mais malgre la somme allechante elle ne se pressent pas au portillon.
Au bout de quelques temps pourtant une jeune fille se propose. On les marie on les enferme dans la chambre mais quand le jeune homme demande a sa femme de se deshabiller elle refuse. Il le lui demande plus fermement mais elle refuse plus fermement encore. Il lui ordonne de quitter sa chemise de nuit mais elle lui hurle pour toute reponse que "non" elle ne le fera pas. Il se jete sur elle pour la lui arracher mais elle se defend en le grifant de toutes ses forces. Elle le griffe tellement fort d'ailleurs qu'elle lui arrache des lambeaux de sa peau de crocodile laissant apparaitre au grand jour l'habit etincellant d'un Prince.